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Sosno crée une oeuvre pour l'IUFC

« Le visage de l’autre… »
Bronze et pierre (H :2m80 x L :7m)dans le Hall de l’IUFC
Pourquoi un ensemble statuaire à l’Institut Universitaire de la Face et du Cou ?
On peut s’interroger sur la présence d’une sculpture originale de Sacha Sosno, dans un institut médical de haut niveau et sur ses possibles significations.





Essayons d’analyser trois niveaux de réponses éventuelles :

1/ L’art a une fonction décorative :
C’est l’appréhension première, mais limitée, de toute œuvre ; ici dans le hall d’entrée, elle participe à un accueil de qualité pour le personnel, les patients, les visiteurs.
Deux têtes en bronze se regardent et sont intégrées (oblitérations ?), dans de grands blocs de travertin de Perse (8 mètres sur 3 mètres de hauteur) apportant ainsi une note légèrement chaude dans cette espace.

2/ Une fonction interrogative :
Cette œuvre intitulée " Le visage de l’autre…" demande au spectateur une interprétation personnelle, s’il le veut bien, dépassant ainsi la première et immédiate fonction "décorative".
Ce bas-relief peut vous poser une question, comme tout objet d’art – à vous de projeter votre signifiant personnel (cela est bien sûr autorisé et même recommandé ; c’est le spectateur qui réalise l’œuvre, l’enrichit par sa perception, lui trouve des sens nouveaux).
De ce fait, chaque époque, chaque génération, aura une lecture différente des objets esthétiques : loin d’être une contradiction, c’est la richesse même de la perception artistique, (en musique, en littérature, en peinture et bien sûr en sculpture.)

3/ Une fonction narrative :
Car il est légitime de se demander ce que l’artiste a voulu signifier par cette installation.
 
Interrogeons donc l’auteur (bien que toutes ses motivations ne sont pas obligatoirement et toujours conscientes ; il y a une petite part d’obscur dans la création.) : 
« L’envie était, d’abord, de rendre un hommage aux grands "hospitaliers" du Centre Lacassagne (qui va vivre en osmose avec cet Institut) et en particulier aux Professeurs François Demard et José Santini, c’est aussi une sorte d’acte de reconnaissance personnelle et privée. »
 
Plus généralement cette sculpture a voulu souligner l’altruisme de l’entreprise thérapeutique ; pudiquement, la fraternité n’ose pas trop s’exposer dans les milieux hospitaliers, pourtant ici  on dépasse l’habituelle motivation du lucre et du vedettariat ;  la santé de l’autre, son "bien-être", la prolongation de son existant, l’atténuation de la douleur, la recherche de nouvelles solutions, la lutte contre la mort, sont des pratiques journalières et répétitives qui font peut-être oublier à leurs auteurs le caractère héroïque et salvateur de ce quotidien même.
Sosno nous précise : « On a inscrit en lettres de bronze dans la pierre, une phrase du grand philosophe français Emmanuel Lévinas, qui, même légèrement déplacée de son contexte universitaire, s’applique merveilleusement à la pratique de l’Institut de la Face et du Cou :

                               « Le visage de l’autre me regarde même s’il ne me regarde pas. »


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